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Portraits de leader

Toujours partante pour aller plus loin

4 décembre 2008

Josée Beaudoin

Au moment de faire son choix de carrière, à la fin des années 80, Caroline Cloutier s'est sentie interpellée par la prise de conscience environnementale qui s'amorçait alors et qui s'impose aujourd'hui. À l'Université de Sherbrooke, son appel s'est concrétisé par un baccalauréat en biologie avec une concentration en écologie, suivi d'une maîtrise en environnement de type recherche.

Depuis août 2005, Caroline Cloutier est coordonnatrice au programme d'écologie internationale, un programme d'études de 2cycle qui permet aux étudiants d'acquérir une formation sur les grands écosystèmes terrestres et les enjeux écologiques mondiaux. Ce programme culmine par un stage de quatre à six mois réalisé sur le terrain, au sein d'organismes partenaires situés en Argentine, au Guatemala, au Brésil et au Maroc. Aussi, dès l'an prochain, le Mexique s'ajoutera à cette liste. Comme l'explique la coordonnatrice, ce sont les partenaires étrangers qui proposent les projets, selon leurs besoins : «La vision de notre programme, et des personnes qui l'ont développé, c'est vraiment d'aller en support à des initiatives locales et non d'aller imposer des choses.»

Entrée en poste quelques mois avant les étudiants de la première cohorte de ce programme novateur, celle qui s'occupe de la coordination des activités pédagogiques et de l'admission veille également à ce que l'information et le courant passent entre les différents intervenants. Aussi, en compagnie de la directrice du programme, la professeure Colette Ansseau, elle se rend sur les lieux de travail des étudiantes et étudiants pour s'assurer du bon déroulement de leurs stages. Oubliez les bureaux climatisés en haut des tours puisqu'on parle ici d'écologistes qui oeuvrent souvent très loin des sentiers battus.

Une collègue et copine

La professeure Colette Ansseau connaît Caroline Cloutier depuis une dizaine d'années puisque cette dernière a collaboré à ses recherches comme étudiante. Autonome, efficace, honnête, excellente gestionnaire, très bon jugement, pas compliquée… Les qualités fusent lorsque la professeure parle de sa collègue et copine. Lors de leurs voyages, c'est la simplicité qui prime et l'absence totale de hiérarchie. Elles partagent toujours la même chambre en s'amusant de leurs particularités; l'une a toujours chaud, l'autre a toujours froid, alors le thermostat se règle à moyen! Et selon Colette Ansseau, est-ce que Caroline Cloutier est une leader? «Sans aucun doute. Si seulement vous aviez pu être une petite souris ce matin pour voir de quelle main de maître elle a mené notre réunion! Elle n'a pas à sonner les trompettes haut et fort pour que les gens la suivent. Cela se fait tout naturellement.» Que notre humble leader relise cette citation en boucle si elle doute encore de son leadership…

Beaucoup de voyages, peu de tourisme

Même si Caroline Cloutier fait l'envie de plusieurs en raison de ses nombreux voyages, la coordonnatrice a très peu de temps pour jouer les touristes lorsqu'elle part en mission. Bien maximisés, ses séjours à l'étranger sont des occasions privilégiées de rencontrer les partenaires pour discuter des projets en cours et à venir. Cela dit, le plaisir est bien sûr du voyage. «L'endroit où j'aime le plus voyager, parmi les destinations que l'on couvre, c'est le Guatemala, dit-elle. C'est le plus pauvre des pays que l'on visite, le moins développé, mais les paysages sont magnifiques et les gens, vraiment attachants. Je ressens une sympathie naturelle pour eux. La culture ancestrale est encore très vivante puisque 60 % de la population est d'origine maya.»

De l'écoute et du dévouement

En plus d'accompagner les étudiants au bout du monde, Caroline Cloutier les aide à aller plus loin dans leur réflexion, comme en témoigne Mylène Francoeur, étudiante en écologie internationale : «Caroline a une très grande capacité d'écoute. Non seulement elle sait écouter, mais elle a le tour de nous faire réfléchir et cheminer dans notre résolution de problème, sans nous donner la réponse toute cuite dans le bec. Elle est de très bon conseil tout en nous encourageant à prendre part de façon active à l'élaboration de la solution.»

Également inscrit au programme, Olivier Morin salue quant à lui le dévouement de la coordonnatrice : «Depuis le début de ma maîtrise en écologie internationale, j'ai la chance de collaborer avec Caroline. Elle m'a toujours appuyé, tant sur le plan administratif que scientifique, et particulièrement durant mon stage à l'étranger. Caroline est dévouée à son travail et elle est dotée d'un excellent esprit d'analyse. Tout en étant appliquée et organisée, elle sait faire preuve de souplesse et s'adapter à différentes situations.»

Si les étudiants se retrouvent souvent dans son bureau pour jaser de leurs projets, Caroline Cloutier se rend quant à elle dans leur classe tous les jeudis après-midi... «Cette année, on a développé un nouveau cours qui s'appelle Gestion de projets internationaux et tous les jeudis après-midi, je vais m'asseoir dans la classe avec les étudiants parce que j'ai des choses à apprendre en ce domaine et que cela m'aide à mieux encadrer les étudiants par la suite», dit-elle. Une fois de plus, elle fait l'envie de ceux qui l'entourent puisqu'elle est dispensée du stress des évaluations.

Son milieu naturel

Avant son embauche à l'Université, Caroline Cloutier a travaillé durant six ans pour un organisme sans but lucratif de la région, soit la Corporation de conservation du boisé de Johnville. Toujours concernée par la conservation de ce milieu naturel et toujours séduite par la beauté des lieux, elle représente maintenant l'Université au conseil d'administration de la Corporation. Amateurs de plein air, de ski de fond et de raquette, allez jeter un coup d'œil sur le site et vous verrez… Si ce n'était pas gratuit, on payerait pour y aller.